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  • Le montage vidéo est le processus de sélection, de combinaison et d'édition de séquences de vidéos pour créer une œuvre audiovisuelle cohérente et esthétique. Il s'agit de l'une des étapes les plus importantes de la production d'un film, car elle permet de donner vie à l'histoire racontée en assemblant les différents plans tournés sur le plateau. 
  • Le montage vidéo permet de donner une structure narrative au film, en déterminant l'ordre dans lequel les plans sont présentés et en créant des transitions fluides entre les différentes séquences. Il permet également de modifier la durée des plans, d'ajouter des effets visuels et sonores, de corriger les couleurs et de régler la luminosité et le contraste pour donner au film l'ambiance souhaitée.
  • Le montage vidéo peut également influencer l'émotion ressentie par le public en jouant sur la vitesse de l'enchaînement des plans, le choix de la musique et des effets sonores. En somme, le montage vidéo est un outil essentiel pour donner vie à l'histoire racontée et pour susciter une émotion chez le public, c'est pourquoi il est considéré comme l'une des étapes les plus importantes de la production d'un film.


Diffuseurs

pour lesquels j'ai travaillé

Pierre-Alain TOUGE

J'ai réalisé des reportages, des documentaires, des directs satellites et des émissions de flux pour de grandes chaînes de télévision françaises et américaines. Maintenant à la retraite je me limite au montage vidéo et à la fabrication de site web.  En tant que professionnel du montage vidéo et du design je reste à jour des dernières tendances artistiques et technologiques du web pour maintenir un avantage concurrentiel. La combinaison de mes compétences rédactionnelles et de mon expérience de la sociologie des audiences de télévision sont des atouts pour le succès d'un site web. 


Recherche

& Écriture

L'écriture est une étape essentielle pour la création de tout projet audiovisuel car elle permet de clarifier les idées et de structurer la narration. Avant de passer à la réalisation, il est important de définir les objectifs et les messages que l'on souhaite communiquer à travers le projet. Cela peut être fait par le biais d'un scénario, d'un script, d'une storyboard ou d'un traitement.

Le processus d'écriture implique souvent la recherche, la collecte d'informations, l'analyse et la synthèse pour déterminer la meilleure façon de raconter une histoire ou de présenter un sujet. Cette étape est également importante pour déterminer la durée et le format du projet, ainsi que pour planifier la distribution et la promotion.

En outre, l'écriture permet de collaborer plus efficacement avec les autres membres de l'équipe de production, tels que les réalisateurs, les producteurs, les acteurs et les techniciens. En ayant un plan clair et bien défini, tous les membres de l'équipe peuvent travailler ensemble pour réaliser le projet de manière cohérente et efficace.

En somme, l'écriture est une étape cruciale pour la création de tout projet audiovisuel car elle permet de structurer et de planifier le projet de manière efficace, ainsi que de collaborer efficacement avec les autres membres de l'équipe de production.

SHAMBHALA LE ROTAUME MAGIQUE

Docu-fiction 90 mn

L'évocation du royaume de Shambhala a eu et a toujours une extraordinaire résonance dans toute l'Asie bouddhique sous influence tibétaine. Apparaît alors l'image d'un pays mystérieux, sacré, centre exceptionnel de spiritualité, sanctuaire mystique dont le prêtre-roi accorde une initiation très secrète; le rôle futur de ce pontife dans le terrible cataclysme, qui secouera l'humanité à la fin de ce cycle, sera primordial puisqu'il en sera l'artisan. Bodhisattva, compatissant et rempli d'amour pour tous les êtres vivants qu'il aide et soutient à tout instant, il est également le grand justicier qui, sur son cheval blanc, à la tête de son armée invincible, viendra restaurer le dharma, du monde.

Les lamas Tibétains qui voyagent a Shambhala dans leurs songes visionnaires le situe quelque part entre le Tibet et la Mongolie. Ils écrivent des récits de leurs visions pour servir de guide aux pèlerins qui veulent traverser les frontières extérieures, intérieures et secrètes de ce royaume magique. Près des monts Saïan, à la jonction de la Mongolie, la Chine et la Russie, se trouve une région oubliée de l'histoire, la république autonome du Touva. Une région jadis connue comme le pays des Saïotes et qui fut longtemps l'objet de disputes entre ses puissants voisins. Depuis Pierre le Grand elle fait partie de la zone d'influence de Russie. En 1914 elle devient une province l'empire et est finalement annexée à l'URSS en 1944.

Arrivé au XVI°siècle, le Lamaisme s'est peu à peu imposé comme la religion principale du Touva s'ajoutant sans la supprimer à une tradition chamanique préexistante. La tradition bouddhiste veut que le Touva fasse partie de la dimension géographique sur laquelle est situé le royaume magique de Shambhala. De fait le Tsar de Russie en était le Roi Blanc. Le XI ° Dalaï Lama fut exécuté par les Bolcheviques quelques années après le dernier des Tsars dont il était proche. Pourtant à des milliers de kilomètres de Lassa le Touva est aussi nommé le Petit Tibet par les lamaïstes. Traditionnellement les précepteurs des Dalaï Lamas étaient issus de cette région dont le chef spirituel est le Kamby Lama.

Le Touva est un pays des mythes et de légendes, connu aussi pour la qualité de l'eau de ses sources et de ses lacs dont les bouddhistes qualifient certains de miraculeux. Le lamaïsme du Touva qui a recueilli la connaissance des choses et des êtres de la tradition des chamans a toujours été réputé pour l'excellence de ses médecins. Jadis les jeunes prêtes tibétains faisaient vers le Touva un voyage initiatique de plusieurs années pour aller y recueillir les secrets de maîtres de la connaissance. Persécutés par les Soviétiques certains de ces moines savants avaient dans les années soixante été déplacés en Bouriatie où ils ont pu construire des temples et travailler dans des laboratoires scientifiques de l'URSS à Agademgorodok, la Cité des Sciences.

En 1994 le Bouddhisme a fait sa réapparition officielle en Russie et j'assistais à la resacralisation du Datzan de St. Petersbourg lors d'un reportage pour le Figaro Magazine. A cette occasion un groupe de Lamas et de jeunes moines était venus du Touva. Depuis la visite que le Dalaï Lama à faite au Touva en 2002 le pays est officiellement un haut lieu de la Religion Jaune et l'un des moinillons que j'avais rencontré à St.Petersbourg en est devenu le Kamby Lama.

Après l'effondrement du communisme, le Touva connaît une pauvreté accrue. Et depuis quelques années on assiste à une renaissance de ses traditions chamaniques portée par la vogue du New Age. Malgré les ravages du matérialisme soviétique la population du Touva, nomade pour sa plus grande partie, est restée très attachée au traditions ancestrales et mène dans la Taïga une vie éthologique avec l'élevage du renne et la chasse. Une douzaine de régions à la faune d'une incroyable diversité sont devenues réserves de la biosphère et patrimoine de l'humanité.

LES TIFRES DE L'AMOUR
Docu-Drama 90mn

"Entre le fleuve Amour, la frontière coréenne, l'océan Pacifique et la Mandchourie se trouve la région oussourienne. Elle est traversée par l'Oussouri et ses affluents, la Songacha et le Daobi Ho, et divisée en deux parties par les montagnes de Sikhota-Alin. C'est une étrange contrée, où se rencontrent du Nord au Sud des pins, des sapins, des cèdres et des bouleaux arctiques poussent à côté de noyers, de tilleuls et de chênes liéges, de palmiers dimorphes et de vignes. Le renne, l'ours brun, la zibeline vivent dans la même forêt que le tigre, le boa constricteur et le loup. Sur les eaux des lacs, sur les marécages autour du lac Khanka, l'oie, le cygne et le canard du Nord se mêlent au cygne noir d'Australie, au flamant des Indes, au héron de Chine et au canard mandarin. Est-on en face d'une énigme ou d'une facétie de la nature ?" L'explorateur Ferdinand Ossendoswski en 1920, décrivait ainsi l'Extrême-Orient Russe alors que le soviétiques partaient à la conquête des régions les plus reculées de l'empire des Tsars.

Nous sommes près de la ville de Kabarosvk au mois de mars. Le soleil chauffe comme au printemps mais la Taïga est recouverte d'une couche épaisse de neige. Entre le chemin de fer et les monts Sikhote-alin se trouve les vestiges d'une ancienne civilisation. Le peuple du Royaume des Ermites d'origine coréenne était autrefois courageux et puissant; mais leurs voisins les japonais et les chinois étaient plus belliqueux et plus entreprenants. A certains endroits on peut encore y voir d'immenses tortues de granit de deux mètres de hauteur, portant des images sculptées d'oiseaux, de fleurs et autres ornements. Jadis il y avait des routes pavées et qui franchissaient les rivières dont on retrouve quelques pierres sur le Daobi Ho.

Viktor Jivotchenko est biologiste de formation. Il est venu dans la région au début des années soixante dix dans la réserve de Lazov pour étudier "{les principes scientifiques pour le maintien du tigre sur un territoire protégé}" il est devenu le meilleur spécialiste des tigres de l'Amour mondialement reconnu par la communauté scientifique internationale. Lorsque que nous le rencontrons il se prepare a quitter son bivouac dans une hutte en bois de la forêt. Il fait très sombre. Son visage est éclairé par un rayon de soleil qui filtre par une minuscule ouverture. Le visage barbu, le cheveux blond slave blanchissant, il tourne silencieusement la tête, puis avec un léger décalage les yeux bleu gris qui suivent, il a le regard du tigre, le regard d'un homme qui parcourt depuis 25 ans la Taïga à la recherche du grand félin.

Viktor part à pied pendant des semaines pour étudier la vie sauvage armé d'un gros pistolet automatique de l'armée russe. La nuit il s'abrite dans des huttes de bois en pointe appelées Fangtzus que les chercheurs de ginseng chinois ont construites et entretenues au cours de siècles dans la forêt. Il est probablement le seul homme au monde à avoir pu photographier à plusieurs reprises les tigres dans la nature. La plupart des photos existantes que ce soit en Inde ou en Sibérie ont été faîtes dans des volières sur fond de nature. Cela se voit sur les photos de Viktor car capturé le tigre est toujours en alerte avec les oreilles tendues.

"Un jour je sortais de la Taïga après avoir finit mes travaux en fin d'après midi. J'avais encore nuit à passer dans une cabane près de la source de Lesossetch et une journée de marche jusqu'au village de Benevsk. Mes vivres était épuisées et j'étais délesté de ma charge. A la fin de l'hiver les animaux sauvages empruntent volontiers les mêmes routes que les hommes pour ne pas avoir à marcher dans la neige profonde. Je marchais sur le sentier qui traverse en biais la rivière Benevka. Je m'apprêtais a descendre sur la glace de la rivière gelée lorsque je vis un tigre sur l'autre rive emprunter le chemin. Me cachant derrière un tronc de chère je pris mon Pentagon 6 TL avec un objectif Zonnar de 300 mm.

A 15 ou 20 mètres le tigre arrivait sans se presser comme abattu. Ses oreilles étaient plaquées en arrière. Après avoir appuyé sur le déclencheur je ne vis plus rien dans le viseur. Puis apparu de nouveau une image, mais brusquement tout avait changé. D'après la position des pattes l'animal n'avait pas bougé mais il s'était complètement métamorphosé. Ses oreilles s'étaient redressées et se dirigeaient vers la source de bruit. J'appuyais une deuxième fois le déclencheur en gardant l'oeil dans le viseur. Cette fois le tigre était sorti du cadre.

En lâchant mon appareil je vis qu'il avait déjà quitté la glace et qu'il était déjà sur ma rive à 7 ou 10 mètres de moi. Le tigre était couché, comme plaqué sur la terre et seule sa queue battait nerveusement le sol. Je sortis mon pistolet TT de son étui et fis claquer la culasse. Ce n'est qu'après ces manipulation que l'animal, qui ne réagit qu'au son, comprit qu'il avait un homme devant lui. Je remarquais alors que ses yeux regardaient de tous cotés. D'instinct je compris que l'animal préférait s'enfuir et reprenais mon appareil photo. L'animal le dos rond partait sur le coté les pattes à moitié repliées. J'appuyait une troisième fois sur le déclencheur mais déjà il était loin, disparu dans les broussailles épaisses et dans la brume."

Tigre de l'Amour ! un beau nom pour le plus grand carnassier de la création. Beaucoup plus gros que son cousin des Indes, il est aussi dans ces régions l'esprit de la Taïga. Un animal dont le pelage en hiver devient beaucoup plus clair mais qui est souvent confondu avec les rares spécimens albinos de la race. En dehors de la Russie il est aussi appelé tigre de Sibérie car il a la particularité de pouvoir subsister dans les conditions difficiles. En fait le tigre ne séjourne jamais en permanence en Sibérie. Son territoire s'étend du nord au sud sur 1000 Km et d'est en ouest sur 700 Km vers la frontière de la Chine et de la Corée du Nord. C'est l'extrémité la plus septentrionale de sa zone d'habitation. L'hiver la température descend à -20° C avec des pointes à -40°C. Les chutes de neige sont abondantes ce qui permet aux zoologistes de les pister, lisant comme dans un livre l'histoire de la vie de l'animal pendant de nombreux jours.

Depuis les premiers temps de la pénétration des territoires de l'Extrême-Orient de l'empire des tsars les tigres ont été chassés car ils faisait peur au colons que le gouvernement encourageait à venir s'installer. Après avoir presque complètement disparus dans les années trente avec un abattage systématique à la mitrailleuse ordonné et même filmé par l'armée soviétique les tigres de l'Amour sont protégés depuis par le Livre Rouge des Animaux Rares. Ils vivent en liberté dans les réserves de Sikhote-Alin et d'Oussouri. Dans les années 90 quelques 300 spécimens sont recensés. Une population à la limite de la saturation écologique car ces animaux ont un territoire de chasse qui peut s'étendre sur 200 Km. Non seulement le nombre des animaux a changé mais aussi leur comportement. Le sanglier, qui était la proie de prédilection du tigre s'est raréfiée avec l'abattage de grandes zones forestières qui foisonnaient de noix de cèdres et de glands dont ils se nourrissent. Le tigre s'est rabattu sur le renne tacheté et le chevreuil qui eux sont attirés par les surfaces brûlées des zones d'abattage. Le tigre a perdu sa crainte de l'homme. Il s'aventure maintenant partout et rode près des habitations pour chasser les chiens.

Un jour Viktor est appelé pour retrouver un tigre qu'un camionneur avait vu emporter un homme dans sa gueule comme peut le faire un chat d'une souris. La police s'était rendu sur place mais il faisait déjà nuit. Tout ce qu'ils purent faire fut de lâcher quelques rafales de fusil mitrailleur dans la forêt.

"Le lendemain matin très tôt je partis avec des collaborateurs de la réserve et de l'exploitation forestière. Nous trouvons sans difficulté le corps près de l'endroit ou l'homme avait été tué. Il avait deux blessures sur le corps dont chacune était mortelle.La partie occipitale du crâne avait été fracassée par un puissant coup de patte sur la tête et les vertèbres cervicales avaient été cassées par les dents. L'animal avait retiré du corps une partie des vêtements et se préparait a manger le cadavre. Le corps était a peine entamé et visiblement l'animal avait été gêné par le bruit fait par la police quand celle ci avait ouvert le feu."

A trois mètres du tracteur que l'homme conduisait se trouvait le gîte d'où l'animal s'était élancé. Le corps du tigre avait laissé des empreintes très nettes dans la neige. Il avait du attendre des heures tapi en attendant que sa proie sorte des jeunes trembles qui l'empêchaient de bondir. Je trouvais du coté du chemin de halage plusieurs autres traces. Celle laissé par le corps de l'homme que transportait le tigre et celle d'un jeune tigre d'un an environ. Sur la partie antérieure du gîte on pouvait voir des traces de sang. On avait l'impression que le jeune tigre avait suivit le long du chemin sa mère qui emportait le corps et en avait prit un morceau, une main, pour aller dans son gîte la manger tranquillement.

"Le tigre de l'Amour et l'homme se rencontrent chaque année des centaines de fois et plus souvent encore sans que l'homme ne s'en doute."

Les populations Goldes, Orochons et Toungouses de ces régions, qui sont encore imprégnées des superstitions chamâniques, vivent intensément leur relation avec Amba l'esprit de la taïga. Les brigands chinois qui défiguraient leur victimes comme l'animal étaient appelés "hommes tigres". Même les colons Russes ressentaient cette pression psychologique. Près de Novokiyevsk il y avait le sinistre "club du tigre". Cette pratique disparue est révélatrice de la psychose dans laquelle le pays du Tigre plongeait les garnisons oubliés de la Taïga au début du siècle. Après des beuveries homériques, les soldats poussait le jeu à la folie, se livrant a une variante de la roulette Russe. Les hommes sont dans une grande salle plongée dans l'obscurité totale. L'un d'eux à le rôle du tigre. Pendant de long moment il épie le moindre bruit puis tire une seule balle. S'il rate c'est à un autre de faire le tigre. Les blessés et les morts étaient nombreux.

Au village de Bevnesk nous rencontrons les familles de chasseurs de la réserve Sikhote-Alin. La fascination que le seigneur de la Taïga exerce sur toute la contrée à de tout temps incité les hommes forts à se mesurer à lui. Reoutov et Popov sont les descendants d'une dynastie de chasseurs qui collaborent maintenant avec les autorités de la réserve. Ce sont des forces de la nature, habillés de cuir et fumant du tabac noir. Les vieux ont un air de Raspoutine avec des cheveux blancs. Ils nous accueillent dans leur cabane de bois du genre isba russe. Ils parlent de la chasse au tigre à main nues.

Est-il possible d'attraper à la main le plus puissant des carnassier de la terre?

En 1902 l'explorateur Arseniev notait: Parmi les paysans il y en a certain qui attrapent des tigres vivants à la mains et les ligotent avec des cordes.

Des dynasties de chasseurs tels les frères Trofinov, les Kalougines et les Reoutov qui ont perpétué et perfectionné cette tradition de la capture à la main du plus grand des félin. Les frères Kozine attrapèrent 21 tigres. Bogatchev captura dans sa vie 36 tigres. Entre les familles de chasseurs c'était aussi une question d'honneur et une compétition qui mettait en jeu le prestige du village. Les parcs zoologique de toute l'Europe leur passaient des commandes et le prix d'une capture qui représente une petite fortune pour ces gardes du parc naturel et toujours une motivation importante. Dans la période de 1936 à 1960 plus de cent tigres furent capturés avec ces moyens.

Pour la capture l'age de l'animal est important. Les tigres vivent en famille. Il y a en général deux femelles pour un seul m?¢le mais les bêtes du même sexe évitent tout contact. La femelle tigre met bas 1 à 5 bébés tous les trois ans. Les m?¢les sont plus grand que les femelles mais ces données sont variables, car les tigres ont une durée de vie de 30 à 50 ans et grandissent toute leur vie. Une jeune femelle tigre qui vient de mettre bas pèse environ 150 kilos. Viktor à vu dans la nature des tigres adultes de 5 mètres de long et de 300 kilos. Il s'est toujours contenté de prendre des photos et d'étudier leurs comportements.

La technique de chasse dite classique a été abandonné dans les années soixante avec l'apparition des fusils hypodermiques et des cages électroniques. Mais la tradition subsiste et ce genre de capture à eu lieu dans les dernières années pour des cinéastes. Par deux fois les cameramen ont été attaqué car le tigre se jette de préférence sur la brillance de l'objectif.

Les chiens jouent un rôle très important lors de la capture. La plupart des chiens ont une peur panique des tigres. Le Uskie de Carélie de Viktor travaille très bien avec l'ours mais s'enfuit lorsqu'il sent la proximité d'un tigre. En général les chasseurs utilisent les chiens d'une race locale issue de croisement de loups de Sibérie et de chiens Esquimaux. Deux ou trois chiens seulement sont tenus en laisse pour la poursuite. Ces jours-ci les chasseurs de tigres de la région de Dersou travaillent pour les scientifiques américains du Wildlife Institute de l'université de Moscou dans l'état de l' Idaho aux USA. Leurs chiens leur servent surtout a pister le tigre qui laisse des empreintes très visibles dans la neige dure. Il vont ensuite déposer dans la taïga des cages aux endroits stratégiques du passage de l'animal. Lorsqu'il y a eu une forte chute de neige à la sortie de l'hiver le tigre a tendance à emprunter les voies les plus dégagées par le passage des hommes.

Depuis trois ans l'équipe du Pr. Owen est engagée dans la première opération de radio-tracking jamais réalisé sur les tigres étant donné la surface des territoires de chasse du félin il vont utiliser une technologie satellitaire. On pourra alors savoir jusqu'o?? le grand carnassier étend son territoire de chasse et comment il passe l'hiver sibérien dans les montagnes. Viktor Jivochenko est l'homme qui à ce jour connaît le mieux les moeurs de l'animal mais pour une grande partie il ne peut supposer que par déduction. Lorsqu'une grande femelle tigre est capturée avec une cage électronique, ses petits échappent souvent du piège.Devant un appât qui sent l'homme la tigresse est méfiante et cache d'abord ses petits . Il s'agit de les retrouver avant qu'ils ne meurent de faim. Le jeune tigre dès qu'il a quelques mois reste dangereux. Avec de jeunes tigres les hommes retrouvent les gestes d'autrefois. Reoutov se rappelle la capture d'un tigron plus gros que prévu qui a failli tourner au tragique.

"Après avoir repéré les traces du jeune tigre nous avons lâché les chiens. Au bout de trois cent mètres environ les chiens le rattrapèrent. Le jeune tigre ne laissa pas approcher les chiens et les chassa. Voyant qu'il s'agissait d'un animal assez puissant je me cachait derrière un buisson en attendant mes compagnons. Avec Popov nous avançons vers l'animal. Le jeune tigre se lance sur lui et s'agrippe à la crosse de son fusil.Profitant de ce moment je lâche mon fusil et l'agrippe par le garrot essayant de lui plaquer la tête contre le sol. Tout en m'aidant Popov et Tcherepanov arrivé juste à temps, appuyant de tout leur poids sur le jeune tigre ils commencent à le ligoter avec des noeud coulants jetés sur les pattes."

"Ces noeuds lâches ne peuvent l'immobiliser qu'un moment. Popov va précipitamment couper une branche fourchue pour le plaquer au sol par le cou avant que le jeune tigre ne se détache. Je m'apprête à lui mettre la crosse de mon fusil dans la gueule mais il le fait tomber d'un coup de patte. Lui ayant fourré ma grosse moufle dans le gosier je n'est pas le temps de retirer la main et suis mordu jusqu'au sang. Je lui met alors ma botte dans la gueule. En même temps d'une main je saisie la bête au garrot entre les oreilles et de l'autre main j'attrape une patte de devant. Tcherepanov appuie fortement sur l'autre patte et écrase avec ses bottes ses pattes arrières. Avec nous combattaient les deux chiens ivres de rage. J'étais couché sur l'animal aidant Tcheparov à le ligoter dans la mesure de mes forces.On lui lia les pattes de devant puis arrières puis les deux mâchoires ensemble, après avoir non sans mal dégagé mon pied de la gueule. Les dents n'avaient pas traversé ma botte en cuir d'élan. Il s'agissait quand même d'un animal de quelque 70 kilos !"

Une fois capturés par les hommes de Réoutov la femelle tigre et ses petits sont placés dans une volière installée dans la réserve de Lazov ou de Sikhote-Alin.. Il s'agit d'un enclôt de grillage de plusieurs centaines de mètres carrés dans lequel le tigre retrouve tous les éléments naturels de son habitat. S'il est nourrit il reste volontiers dans cet environnement plusieurs semaines. Laissé à l'abandon le tigre s'acharne sur la clôture et finit par la détruire pour s'échapper. Certains des spécimens capturés seront envoyés au USA pour apporter du sang neuf aux élevages des parc zoologiques.Les autres seront relâchés dans la nature avec un collier électronique.

Jusqu'à présent et malgré les quelques parties de chasses en hélicoptères des boyards du Kremlin, Viktor avait réussit à mener à bien sa mission de protection des grands félins gr?¢ce aux lois rigides de l'ex-URSS. Mais ces dernières années l'Extrême-Orient Sibérien ne peut plus être protégé par un pouvoir lointain accaparé par des problèmes économiques et qui de Moscou ne contrôle plus la situation dans les territoires reculés."La loi du marché de la nouvelle Russie est plus dangereuse pour l'écologie de la nature que l'incurie du communisme totalitaire. La possibilité d'une disparition d'espèces rares n'est plus a exclure. La plus grande réserve de la biosphère de cette partie du monde est livrée aux trafics en tous genres. Les forêts de la Taïga ou les arbres poussent si lentement sont décimés par les coupes non réglementées des entreprises Coréennes et les acheteurs Japonais sont prêt à payer en nature avec des Toyota (sic) pour une quantité suffisante d'entrailles d'ours brun pour la pharmacopée orientale ou pour les griffes et le trophée d'un tigre de l'Amour.

Un avantage du radio-tracking est de pouvoir mieux contrôler le braconnage dans un territoire vaste comme plusieurs départements français. Les colliers émetteurs du Pr. Owen sont virtuellement indestructibles, lorsqu'un poste cesse d'émettre ou ne change pas de place pendant plusieurs jours il est possible de repérer le territoire des braconniers. On ne sais pas vraiment de quel coté sont les autorités de la région oussourienne. Les sommes en jeu sont tellement considérables comparés aux salaires des fonctionnaires sous équipés. De plus le tigre à toujours été un l'ennemi à abattre et la population ne tient pas à en voir trop souvent dans la rubrique des faits divers. Encore récemment de nombreux abattages ont eu lieu sur ordre des autorités. Chaque années des dizaines d'autorisations sont octroyées pour tuer des tigres ayant présentés un danger pour l'homme. Le tigre malchanceux n'est pas toujours forcément le même que celui qui aurait attaqué mais par mesure de précaution il est traqué et abattu et sa dépouille orne la fête populaire organisée en cet honneur.


LES VIEUX CROYANTS

Documentaire de 52 mn

A l'écart du reste du monde les Vieux Croyants de Russie (Staro-Obriatsi) littéralement « les gardiens de la croyance ancienne », ont conservée intacte la tradition slave orthodoxe de l'an mil. Rejetant tout modernisme comme l'expression de l'Antéchrist certains vivent toujours comme au XVII° siècle, recopiant à la main les livres Saints, s'éclairant à la lampe à huile et évitant tout contacts avec le monde contemporain.

Alors que la nouvelle Russie gagne peu à peu les campagnes notre objectif est de témoigner de la vie anachorétique des Vieux Croyants et de rechercher les racines de l'âme slave de sa "deuxième culture Russe" préservée dans la rigueur du fondamentalisme orthodoxe.

Avec des tournages dans les régions sub-arctiques de Komi et Karelia ainsi qu'en Ukraine et en Bouriatie nous irons dans les lieux les plus méconnus de l'ancienne URSS où cette mystérieuse communauté religieuse s'est réfugiée au cours des ages. Pour illustrer le périple à travers l'ère communiste de cette importante partie de la population à la fin de l'époque des Stars nous utiliserons des films d'archives des studios de St.Peters burg, de Sverlosk et d'Alma Ata. Notamment du studio Dokumental créé par Lénine en 1917 et qui est toujours en activité.

L'église des Vieux-Croyants est formée de nombreuses communautés très différentes et se divise entre “Popovtsy “ceux qui ont conservé les prêtres et les sacrements et les “sans prêtres “ou “Bezpopovtsy “qui administrent eux mêmes leurs rites religieux comme les Semeiskie (la famille) à Ukir en Bouriatie. Les rites des Vieux-Croyants différent sur de nombreux points de théologie et de liturgie des églises orthodoxes de Constantinople et de Moscou qui devint la “troisième Rome “sous Pierre le Grand.

L'histoire des Vieux Croyants commence au XVII siècle lorsque l'archevêque Nikkon, personnage influent de l'empire Russe procède à une réforme des rites de l'église Orthodoxe. Cela provoque un grand émoi parmi les croyants et va dégénérer en révolte paysanne. Avvakum est le prophète de cette révolte. Il prêche un isolationnisme total des vrais tenants de la foi pour échapper aux manifestations de l'Antéchrist que sont ces réformes. L'histoire des persécutions dont il fut l'objet ainsi que ses fidèles comme la comtesse Morovna fait partie de la culture populaire et artistique Russe. Après le schisme (raskol) les disciples d'Avvakum ont construit près de la mer Carat la cité fortifiée de Vigo-Leksinsky. C'est une communauté laïque oùseize mille hommes et femmes vivaient en quartiers séparés et qui pour propager leur foi rédigeaient inlassablement des livres de prières mais aussi des chants et des encyclopédies populaires qui sont les seules traces écrites de la "deuxième culture", celle de paysans libres de l'empire des Stars.

Persécutés depuis le 17° siècle une grande partie des Vieux Croyants se sont exilés dans toute l'Europe centrale et en Suisse ou en Autriche mais aussi en Alaska ou la communauté qui y à prospérée s'y trouve encore. Si ce territoire n'avait pas été vendu au USA il serait certainement devenu leur pays. En 1917 les communautés des Vieux Croyants comptent en Russie plus de 20 millions d'?¢mes. Dans les années trente le pouvoir soviétique tente d'exploiter l'organisation de ces communautés pour s'implanter dans les régions les plus primitives du pays. Il y parvient en partie mais finit par abandonner cette politique par trop compliquée à mettre en oeuvre.

Après la dernière guerre mondiale, peut-être en raison de leur exclusion volontaire de la vie sociale, les Vieux-Croyants semblent jouir de plus de liberté que l'église officielle. On a dit que Staline en 1940 aurait eu une crise mystique et que son confesseur était Vieux Croyant. Ce qui est certain est que s'étant toujours occupé des handicapés et des mourants dans un système qui n'était pas tendre avec les faibles les Vieux Croyants ont gagné la reconnaissance des populations rurales qui les ont cachés et protégés des inquisitions soviétiques.

Les Vieux-Croyants sont les derniers représentants de la “deuxième culture “de l'empire des Tsars, celle des paysans libres et des populations non Russes qui ne partageaient pas comme les serfs la religion de la Noblesse. La très vieille et très belle bibliothèque Pouchkine de St.Peters burg possède une collection unique de livres, documents et manuscrits et en particulier des partitions et des chants diatoniques de cette culture méconnue. Une musique écrite avec des caractères spécifiques et des annotations particulières venues de la tradition byzantine pour des populations qui n'avaient par ailleurs pas d'écriture.

La musique a une place centrale dans la vie des Vieux Croyants. C'est l'identité même des communautés et elle fait partie de toutes leurs activités profanes ou religieuses. Ses racines musicales sont ancrées dans la tradition Byzantine du 10ême siècle et consiste en deux partitions de 12 notes harmonisées de façon plus relative qu'absolu dans un registre de ténor.Seuls les hommes forment le coeur des chants sacrés diatoniques mais tous, femmes et enfants chantent aux services religieux et à toutes les occasions et le plus souvent de manière spontanée comme pour une simple conversation.

Pour célébrer la sortie du long hiver des régions sub-arctiques ont lieu des “gorkas” (rondes et par extension fêtes) durant les nuits blanches du solstice d'été. A Pâques on vient de loin pour participer au pèlerinage de la Montagne Sacré pendant lequel les icônes peintes et enluminées avec soin pendant l'année pour être utilisées pour la cérémonie du "lavage des icônes". Ces sont les péchés de l'humanité que l'on lave ainsi alors que la peinture coule sur le visage des Saints évoquant les larmes d'un miracle.

Les communautés de Vieux Croyants sont toutes intensément religieuses, et dans les campagnes de les plus reculées de l'empire des Stars certaines ont longtemps conservé des rites et des pénitences d'une rigueur médiévale, flagellations, castration des hommes à 40 ans et prières dans les cercueils. Leur foi se réfère à un terrifiant martyrologe avec des suicides collectifs de dizaines de milliers de fidèles qui dans les siècles passés allaient dans les forêts pour s'immoler par le feu.

Comme figés dans la glace par l'isolement de l'ère communiste certaines de ces communautés ont conservé jusqu'à nos jours un mode de vie ascétique et vivent à l'écart du monde dans la crainte de l'antéchrist. Dans la région de Koslan de grandes croix de bois sont toujours dressées sous la toiture des greniers “pour tenir en échec les manoeuvres de Satan". En 1982 des géologues Russes ont retrouvé une famille qui vivait depuis des générations dans un tel isolement qu'ils ne savaient pas que la révolution Communiste avait eu lieu. (Ermites dans la Taïga. Vassili Peskov. Editions Babel.) Plus récemment quatre familles de Vieux Croyants vivants en autarcie complète ont été découvertes en Ukraine près de la frontière Russe (Pravda 2002).

A Syktyvkar en république de Komi, nous rencontrons Victor qui est rédacteur en chef de la Gazette Chrétienne et Dana sa femme qui fait partie d'une famille influente de Vieux-Croyants et qui nous aiderons à pénétrer ces communautés. Il nous font rencontrer Sonja ici est considérée comme une sainte. La Croyance Ancienne croit à la transfiguration de la chair. Cet être adulte est affecté d'une malformation rare, elle a la taille d'un bébé de six mois. Elle vit dans une boîte à biscuit et regarde ce qui se passe dans son village par une série de miroirs. Ses avis sont très respectés par les Vieux-Croyants qui donnent une valeur spirituelle aux souffrances humaines et à la transfiguration de la chair qui est considérée comme un simple vêtement que l'on peut changer.

Grèce à nos contacts privilégiés nous irons en Karelia vers la région de la Mer Blanche pour entrer en contact avec les derniers ermites qui vivent dans ces campagnes parmi les plus désertiques du pays. Ils ne sont pas hostiles mais difficile à localiser et il faut pour cela avoir obtenu la confiance de leurs voisins. Ce sont des groupes de paysans sans prêtres qui vivent en clan familial et qui depuis des générations se sont transmis la crainte d'être découvert, persécutés et obligé à fuir plus loin pour préserver la pureté de leur foi.

Avec l'ouverture de la Russie et la banalisation des moyens de communication les traditions religieuses les plus authentiques du monde occidental sont en passe d'être reléguées au folklore. Seule l'extrême pauvreté et l'isolation de la Russie en à permis la survivance dans l'état et il est urgent d'en documenter la puissance évocatrice avant qu'elles ne disparaissent complètement.




LE TRÉSOR DE STECHOVICE

Documentaire 52 m

PROLOGUE

En avril 1945, une unité de l'armée de Tchécoslovaquie du général Schoerner s'affaire à la hâte et dans le plus grand secret pour cacher le butin de guerre des Nazis. En février 1946, un raid des forces spéciales américaines prend le risque de pénétrer sur le territoire contrôlé par les Soviétiques pour récupérer près de Prague trente-trois coffres de documents Nazi. Un rapport des renseignements de l'armée récemment découvert dans les archives de l'USFET (U.S Forces European Theater) de College Park, Maryland, révèle que trois cents autres coffres sont toujours enfouis protégés par un système d'explosifs. En automne 2002, une expédition comprenant plusieurs survivants du raid américain et un ancien officier Nazi vont essayer de lever le voile sur l'un des derniers mystères de la deuxième guerre mondiale.

En mai 1990, juste après la révolution de velours en Tchécoslovaquie, alors que de retour des USA où il a émigré en 1968 Jaroslav Sveceny revient à Prague pour un reportage pour la télévision américaine, un journaliste Tchèque le présente à deux anciens agents communistes qui lui font une offre surprenante - le conduire avec sa caméra sur plusieurs sites supposés renfermer des archives secrètes et le trésor de guerre des Nazis.

Les deux agents ne demandent pas d'argent, leurs raisons sont plus subtiles. Ils veulent que mon tournage serve à prouver leur bonne foi dans leur intention de remettre tout ce qu'ils trouveront au nouveau gouvernement Tchèque. Ils pensent que la prime de 10\% garantie par la loi Tchèque aux inventeurs de trésors sera une récompense suffisante pour leur peine.

Grâce à ses contacts locaux Sveceny est en mesure de déterminer que l'un des agents (nous l'appellerons Monsieur. M.C) était jusqu'à sa révocation en 1989 un Major des forces de la sécurité Tchèque. Il était le principal responsable d'une unité spéciale affectée à la recherche des Antiquités volées par Hitler durant la deuxième guerre mondiale. L'autre agent (Monsieur. Z.H) était un expert en explosifs tchèques connus dans les milieux militaires pour avoir inventé un explosif plastic très sophistiqué nommé SEMTEX. Une arme redoutable utilisée notamment par l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) dans ses attaques de cibles militaires et civiles.

Pour valider leur légitimité, Sveceny accepte, quelques jours plus tard, leur invitation à les suivre jusqu'au petit village de Zakupy situé dans la partie nord du pays. Après une longue journée de travaux d'excavation, ils mettent à jour l'entrée d'une crypte.

Après avoir descendu une vingtaine de marches dans les effluves des quelques centimètres d'eau nauséabonde qui a envahie la salle, une vue à couper le souffle s'offre à eux. Posés sur un piédestal de pierre se trouvent deux catafalques médiévaux richement décorés. Des couronnes régaliennes montées sur le couvercle des cercueils attestent de leur origine aristocratique. Des squelettes sculptés et des os en croix sont montés à l'autre extrémité. Le nom inscrit sur la plaque de cuivre est celui de l'Archi Duchesse italienne du XVIII siècle, Maria Francesca de Toscane (1672-1741). Son premier mari, Philip Wilhelm de Faltz et Neuburg, est allongé dans un cercueil à côté du sien. Des pierres précieuses, des symboles gravés et des anges gardiens de la mort décorent de façon ornementale les bières conservées presque intactes.

Espérant que cette trouvaille magnifique les conduira à d'autres découvertes, Jaroslav décide d'accepter l'offre des mystérieux agents de filmer leur projet de voyage dans le passé des Nazis.


POURQUOI LE TRÉSOR EST-IL CACHÉ ICI ?

En avril 1945, la partie occidentale de la Tchécoslovaquie est le champ de bataille de la Deuxième Guerre Mondiale.L'armée Allemande forte d'un million d'hommes sous le commandement du général Schoener est encore fraîche et bien équipée. Craignant d'être maltraité ils se laissent capturer par l'Armée Rouge commandée par le Maréchal Konev, les forces allemandes se mettent en mouvement pour aller se rendre aux Américains.

En dépit de la défaite imminente, des membres du cercle des proches de Hitler, Borman et Miller, élaborent des plans pour sauver ce qui reste de l'empire en ruine dans l'espoir qu'un jour, le Troisième Reich pourra renaître de ses cendres. Des archives top secrètes et les trésors artistiques volés qui sont entassés à la Chancellerie de Hitler sont alors évacués à la hâte de Berlin sous la protection de l'armée du Général Schoener.

La direction des opérations est confiée à Otto Skorzeny, l'un des meilleurs officiers de renseignement de Hitler. Il a par le passé prouvé son efficacité en orchestrant le sauvetage très risqué de Mussolini en 1944. La mission de Skorzerny est d'acheminer sous haute surveillance sa cargaison à travers la Bohême vers sa destination finale, le Triangle Alpin Autrichien, et si nécessaire vers l'Argentine de Juan Peron. Skorzeny est responsable des 540 coffres contenant un assortiment d'objets en or, d'oeuvres d'art et de documents d'archives provenant de l'Institut Kaiser portant sur les programmes d'armes atomiques et biochimiques des Nazis. Quelques 450 de ces coffres passent la frontière tchécoslovaque en train pour rejoindre la capitale du pays. Malgré la sévère pénurie d'essence, les 90 coffres restants sont finalement acheminés jusqu'à Prague à bord de bombardiers Junker.

Au début du mois d'avril 1945 les principaux axes routiers et les chemins de fer de la majeure partie du centre et du sud-est de la Tchécoslovaquie sont la cible des attaques des 8e, 9e et 15e divisions aéroportées de l'armée des Etats-Unis. Le 18 avril, les troupes alliées parviennent à prendre le contrôle de l'Autriche et traversent la frontière Tchèque.

Un document authentifié par les services de l'armée U.S nous apprend que le 21 avril 1945, le Commandant Suprême des armées d'occupation de la Tchécoslovaquie, K. H. Frank, reçoit un télégramme du quartier général de Berlin lui demandant de dérouter sa cargaison vers la frontière Autrichienne.

Situé à quelque 50 kilomètres de Prague, le petit village calme et isolé de Stechovice est devenu entre 1943 et 1945 un camp d'entraînement de l'Ecole d'Ingénieurs en Armement de la division SS dirigé par l'Oberfuhrer Emil Klein, un vétéran blessé lors de la campagne de Russie. Un camp de concentration a été installé dans les environs afin de fournir la main-d'oeuvre nécessaire au percement des tunnels et à la construction des bunkers et le commandant Frank viendra durant cette période le visiter à plusieurs reprises. Le 22 avril 1945, il rencontre Emil Klein au Czermin Palace à Prague et lui ordonne de transporter à Stechovice les coffres qui sont provisoirement stockés dans les grandes caves de l'hôtel palace.Un témoignage du domestique personnel du commandant Frank confirme qu'au moins 56 coffres ont été transportés de la base SS du château de Konopiste à un croisement de routes près de Stechovice.


LA DECOUVERTE DES AMERICAINS

En février 1946, alors que la Tchécoslovaquie tombe par inadvertance dans l'anonymat des pays Soviétiques satellites, la Mission de Contrôle du Commandement Militaire Américain en Allemagne (USPET) détache une unité spéciale des services secrets pour une mission risquée sur le territoire occupé par les Soviétiques près de Prague.

Cette opération est dirigée par le Capitaine Stephen M. Richards, le meilleur des experts en explosifs de l'armée U.S et Gunter Aschenbach, un officier SS capturé, que les Américains ont découvert en France dans un camp de prisonniers de guerre à Mulhouse et qui avait admis durant un interrogatoire avoir supervisé la construction de bunkers souterrains à Stechovice.

Dix américains et deux officiers des services de renseignements français arrivent de Nuremberg le 10 février. Grâce à l'aide du Major Charles Katek, chef de la Mission Militaire américaine à Prague, ils obtiennent l'autorisation d'entrer en Tchécoslovaquie pour deux semaines sous le prétexte de retrouver le corps d'un pilote américain abattu au-dessus de Stechovice.

[Durant l'opération éclair, qui a lieu en 36 heures entre le 11 et le 12 février, le commando guidé par Aschenbach réussit à trouver l'un des bunkers. Les coffres mesuraient approximativement 100 x 80 x 70 cm et chacun d'eux pesait un minimum de 150 kg. Des photographies nous montrent les membres de l'unité spéciale transportant de lourdes caisses de bois hors d'un bunker couvert de neige, les chargeant dans des camions en attente avec des démineurs inspectant le sol.

Lorsque, la nuit qui suit l'opération, trois des officiers sont arrêtés par la police tchèque à l'hôtel Alcron à Prague alors que les coffres sont déjà en sécurité en Allemagne dans la zone d'occupation américaine. Les trois officiers américains sont gardés prisonnier jusqu'au 3 mars. Un scandale public orchestré par les violentes protestations du gouvernement tchèque oblige les alliés à renvoyer les coffres à Prague.

Lionel S.B Shapiro un correspondant du journal North American Newspaper Alliance (NANA) est le seul civil a y avoir participé. Il écrit que parmi le matériel retrouvé les Américains y découvrirent le journal personnel de K.H. Frank (1940-1945), des rapports de la Gestapo sur la même période, une liste de 60 à 70 000 collaborateurs Tchèques. Des indications sur les mesures de sécurité que les Allemands avaient utilisé pour l'opération et un inventaire complet de toutes les Antiquités importantes et du trésor de l'état Tchèque, y compris les bijoux de la couronne des Rois Tchèques. On pense que c'est les documents les plus précieux sont restés dans les mains des Américains.

En 1946, seul Gunther Aschenbach et Emil Klein est en mesure de fournir des informations pouvant mener à la découverte des coffres restants. Tous les autres témoins possibles de l'opération : le personnel SS et les prisonniers du camp de concentration ayant probablement été éliminés.

Fin 1945, le gouvernement Tchécoslovaque crée une unité d'investigation spéciale, sous la direction du Général Ecer, qui est chargée de la recherche des criminels de guerre et des trésors volés sur le territoire de la Tchécoslovaquie. Pour l'Armée Rouge, le NKVD (prédécesseur du KGB) et les services de renseignement de l'armée concentrent leurs recherches sur les régions près des frontières Autrichiennes et Allemandes où ils pensent trouver des objets de valeur que l'armée allemande aurait cachés avant de se rendre aux alliés.

Deux agents du MOSSAD sont appréhendés alors qu'ils surveillaient différents endroits près de la digue de Stechovice en 1950. Israël prétendit que leur mission n'avait pour but que de retrouver les noms des criminels de guerre ayant participés aux atrocités commises contre son peuple, mais l'affaire ne fut jamais vraiment élucidée.

Quand les services de renseignement Tchèques (CIS) parviendront à recruter Werner Tutter, un criminel de guerre prisonnier, pour en faire un agent communiste, celui-ci les averti que si les documents sont retrouvés plusieurs personnalités de premier plan du pouvoir soviétique en place ayant collaboré avec les Nazis seraient impliqués. Cette mise en garde eut pour de freiner les activités de recherche du CIS, la Police Criminelle Fédérale et le Ministère de l'Intérieur. À la fin des années 50 les recherches reprennent enfin sur plus de 25 emplacements suspectés renfermer des documents Nazis avec ou sans valeur sur une liste de sites que l'Allemagne de l'Est a fournis aux autorités Tchèques. Plusieurs équipes entreprennent discrètement les recherches dans les différents secteurs indiqués, mais des conflits intérieurs à l'administration communiste les empêchent d'avoir des résultats probants.

La région de Stechovice reste cependant une priorité de première importance en raison du succès du raid américain de 1946. Emil Klein, condamné après la guerre à vingt ans d'emprisonnement par la cour spéciale de Prague, est la clé du mystère des coffres disparus, et se conduit, selon ses geôliers frustrés comme "un homme de devoir Prussien" et refuse de coopérer malgré que lui soit infligé de sévères turpitudes physiques et psychologiques. Chaque fois qu'il est conduit sous escorte à l'ancien camp d'entraînement des SS, il dessine de faux plans très élaborés des galeries souterraines que lui et ses hommes étaient supposés avoirs construits.

En 1962, un officier du KGB de Vienne donne une piste prometteuse au CIS. Avec un intérêt renouvelé, les interrogatoires de Klein reprennent. Mais Klein qui est maintenant âgé et malade reste silencieux jusqu'à sa libération en décembre 1964. Sa libération coïncide d'ailleurs étrangement avec la découverte de 15 boîtes d'aciers qui gisent au fond du Lac Noir, près de la frontière entre la Tchécoslovaquie et l'Allemagne. Ces boîtes sont remplies de documents où décrivent avec moult détails des tentatives d'assassinat ayant abouties contre plusieurs des dirigeants d'opposition en Europe.

En juin 1968, le réalisateur d'Hollywood John Guillemin décide de filmer à Stechovice l'une des scènes cruciales de son épopée de la deuxième guerre mondiale "Le Pont de Remagen". Il choisit un endroit à proximité du bunker du raid des commandos américains.Des rumeurs circulent sur la possibilité que cette super production de plusieurs millions de dollars servira de couverture au CIA pour retrouver le trésor des Nazis. Peu après, l'invasion de la Tchécoslovaquie par les forces du Pacte de Varsovie met fin au tournage de façon abrupte ainsi qu'aux théories de complot et qui y était l'entouré et les recherches dans la région de Stechovice sont arrêtées plusieurs années.

En 1975, une équipe d'une douzaine de soldats Tchèques armés de pioches et de pelles, sont amenés à Stechovice et y restent basés de façon permanente sous la supervision du Ministère de l'Intérieur.

Le Château de Konopiste, qui servait de quartier général aux SS pendant la guerre, devient la nouvelle cible du Ministère de l'Intérieur. Peu après la fin de la guerre, des manuscrits médiévaux identifiés comme venant de la Bibliothèque de la Vieille Russie de Kiev, avaient été trouvés éparpillés dans les bois près du château. Le 25 mars 1969, Frantisek Karabina connu pour ses dons de guérisseur organise une cérémonie d'inspiration ésotérique dans le château au terme de laquelle il arrive à la conclusion que l'un des murs ne fait pas partie de la structure originelle du bâtiment. Il prétend que son hyper sensibilité à l'aura des couleurs lui indique que des objets d'art sont cachés derrière les murs de la cave construite quelques décades auparavant. Ses indications sont suivies par les équipes du CIS qui ne savent plus où chercher et sont à l'affût de nouvelles pistes, et lorsque les murs sont démolis plusieurs icônes Russes y sont découvertes.

C'est la police Tchèque qui fit la plus grande des trouvailles.Dans des circonstances dramatiques, ils découvrent une relique de Saint Maur du XII siècle‚ l'une de cinq existant au monde. Cet objet précieux a été enterré par les Beaufort, une famille d'aristocrates ayant collaboré avec les Nazis, dans leur chapelle privée du château de Becov, en mars 1945 après avoir échappé à l'avance de l'Armée Rouge.

En automne 1989, à la fin de l'ère communiste, une équipe de scientifiques américains, prétendant appartenir au Jet Propulsion Laboratory de Pasadena en Californie, en étroite collaboration avec la société Omnipol, le premier exportateur d'armes de Tchécoslovaquie, entreprennent une opération de recherche dans le plus grand secret. Nuit et jour des camions chargés de tonnes de terre quittent le périmètre grillagé et sous haute surveillance des bunkers de Stechovice. L'informateur de Jaroslav Sveceny, Monsieur Z.H a été invité sur le site en tant qu'expert en explosifs mais n'a pu se faire qu'une vague idée des objectifs du chantier. Toutes les activités cessent soudainement quand le gouvernement communiste est renversé et que Vaclav Havel est élu président. L'organisateur principal de cette expédition était le fils du Secrétaire Général du Parti Communiste M. Jakes dès lors en fuite vers l'Allemagne.

Depuis la chute du Mur en 1989, les frontières de la Tchécoslovaquie se sont ouvertes à l'Ouest et de nouveaux chasseurs de trésor font leur apparition. Boris Eltsine le nouveau président de la Russie va même accessoirement relancer les spéculations en annonçant lors d'un voyage en Allemagne qu'il possède des informations exclusives sur le lieu où se trouvent peut-être le plus précieux des trésors de guerre volés à la Russie, "la Chambre d'Ambre".


UN ENIGMATIQUE AMERICAIN

Le premier des nouveaux arrivants est Helmut Gaensel, 71 ans, originaire des Sudètes, une région à la population majoritairement allemande dans l'ouest de la Tchécoslovaquie d'avant-guerre. Après sa défection au milieu des années soixante, il est devenu citoyen américain et a lancé une compagnie minière basée à Miami pour la prospection de l'or au Nicaragua et en Bolivie.

Selon Gaensel, en 1962 à la suite d'un bref passage en prison, il est approché par les services de renseignement Tchèque (CIS) qui lui proposent une mission pénible mais lucrative. Se faisant passer pour un espion de l'Allemagne de l'Ouest capturé, il doit passer une longue période de temps à Valdice, l'une des prisons les plus dures du pays. Son objectif est de faire connaissance et si possible de devenir l'ami à qui se confiera l'ex-officier SS Emil Klein qui purge dans cette prison sa peine pour crimes de guerre.

Le jeune homme ambigu et ambitieux qu'était Gaensel à l'époque est la dernière chance du CIS pour réussir là où un appareil policier pourtant retors avait échoué et de parvenir à manipuler Klein pour lui faire dire ce qu'il sait sur le secret de Stechovice. Quand Gaensel accepte et que le nom de code "Opéra" est attribué à l'opération, le CIS lui fait suivre deux semaines d'entraînement avant de le conduire à la prison de Valdice.

Gaensel tient ses supérieurs informés à l'occasion de brefs transferts de nuit à Prague, les mois passent mais sa mission ne progresse pas.Bien que Klein semble s'ouvrir à son compatriote anti-communiste, un an passe sans résultat. Gaensel finit par avouer sa vraie identité à Klein qui commence à avoir des doutes sur son compagnon de cellule. Klein fait alors volte face et promet de collaborer contre sa remise en liberté immédiate. À cette époque les Tchèques ont déjà libéré d'autres prisonniers de guerre Allemands et s'en servent comme monnaie d'échange avec l'Allemagne de l'Ouest et Klein était de toute façon déjà considéré comme libérable.

Le CIS envoie Gaensel à Düsseldorf pour rencontrer l'un des contacts de Klein, le Major Von Dresler, le trésorier de l'organisation "Odessa" la filière des anciens Nazis. Sur son initiative et sans autorisation, il reçoit 150 000 DM afin de garantir la liberté de Klein. Ainsi à Noël de l'année 1964, dix-sept ans après son arrestation, Emil Klein sort de prison en homme libre.

Gaensel va voir Klein dans sa nouvelle résidence de Nuremberg au moins trois fois entre 1964-67. Un semblant d'amitié semble alors lier les anciens adversaires. Cela est documenté par les nombreuses lettres chaleureuses qu'ils s'adressent. Le gouvernement de la RDA ayant refusé l'offre de Klein de partir à la recherche du trésor caché, l'ex-officier ayant perdu tout espoir aurait semble-t-il révélé son secret à Gaensel. Jaroslav Klima le chef de cabinet au Ministère de l'intérieur est chargé du dossier Klein. C'est l'un des hommes les plus puissant de la Tchécoslovaquie des années soixantes. Dans une interview récente, il dit considérer l'histoire de Gaensel comme plausible.

William Gaensel disparaît en Amérique du Sud pour une longue période, Emil Klein meurt en 1972.

Gaensel revient briêvement à Prague pendant le "Printemps de Prague" de Dubcek en 1968. Il négocie et obtient en juillet l'accord du gouvernement Tchèque pour commencer l'expédition de Stechovice en septembre. Un mois plus tard, en août 1968, les tanks soviétiques pénètrent dans Prague. Gaensel quitte définitivement sa patrie.

En 1991, plus de trente ans après avoir obtenu de Klein des informations exclusives, qu'un Gaensel fanfaronnant refait son apparition à Stechovice sûr de pouvoir enfin mettre la main sur le trésor. Il amène avec lui une équipe comprenant des extralucides, des chasseurs de trésors professionnels, des géologues, des experts en explosifs et ses investisseurs Hollandais.

Durant les trois premières années de son séjour à Stechovice il établit sa base à l'hôtel "Mandate" et mène une vie de luxe contrastant avec la vie paisible d'un bourg de campagnes. Pour effectuer ses recherches il loue à grands frais une quinzaine d'hectares de terrain à six endroits différents. Certains emplacements sont supposés être simplement des leurres pour tromper les curieux.

Gaensel se plaint amèrement que les habitants de la région l'exploitent à cause de son statut de riche américain. Il accuse la municipalité locale de retarder ses recherches en bloquant l'obtention du permis de construire qui lui permettrait de commencer les excavations. Il est convaincu que les notables du village cherchent un moyen de s'approprier ultérieurement ses découvertes potentielles.

Depuis 1994, lorsque que finalement il reçoit le feu vert des autorités pour son opération, Gaensel annonce à plusieurs reprises par voix de presse que ses recherches sont sur le point d'aboutir. De vastes emplacements de cette petite région de villégiature populaire Tchèque ont été transformés en camp militaire, avec des fils barbelés, des gardes armés et de chiens. Des matériels lourds de forage miniers ont été amenés sur les lieux. Alors que les opérations avancent, la population locale Tchèque est prise d'une fièvre de l'or irraisonnée. À l'occasion de la fête du Thanksgiving, Gaensel en "bon américain" donne des soirées fastueuses auxquelles sont conviées des personnalités du show business, de nombreux journalistes et quelques compétiteurs envieux.

En 1995, quatre ans après son retour dans ce qui est devenu la République Tchèque et deux ans après le commencement de ses excavations, Gaensel est obligé d'admettre que ses prévisions initiales étaient trop "optimistes" et que son aventure risque de prolonger beaucoup plus longtemps. Entre-temps ses investisseurs Hollandais qui étaient venus puis repartis ont rapidement été remplacés par d'autres. L'un d'eux, William "Big Bill" Turner, et un autre, Graham Smith, se présentant comme un banquier d'investissement, ont prit le relais et injecté de nouveaux capitaux dont l'apport est devenu indispensable. À la fin de l'année, les dépenses de l'opération atteignent un montant total de quelque 1.8 million de dollars.

À ce stade, le gouvernement Tchèque fatigué par le flot incessant des requêtes de Gaensel et des nombreuses plaintes, d'activistes de mouvements pour la paix et de sauvegarde de l'environnement ainsi que des victimes de l'holocauste, finit par se débarrasser du dossier en en transférant commodément la responsabilité au niveau municipal. Des informations non vérifiées font état que des tonnes d'explosif armés protègent l'accès des sous-sols qu'il explore et Gaensel est obligé d'engager sous le contrôle du village deux spécialistes en pyrotechnique. De plus en plus souvent il est accosté et menacé de mort par des inconnus qui veulent qu'il abandonne les fouilles

Au printemps 1996, alors que les ouvriers de la compagnie minière de Gaensel nettoient le fond d'un puit de 15 mêtres de profondeur nommé " Bingo", ils découvrent l'entrée d'un tunnel construit par les Allemands qui part en direction de la digue de Stechovice. Éparpillés sur le sol se trouvent des morceaux de câbles électriques, des détonateurs, une veste d'uniforme SS déchirée, de petites caisses en bois partiellement remplies d'explosifs. Ce n'est pas beaucoup pour justifier trois années de travail acharnées, mais suffisant pour que les "chiens de garde" municipaux arrêtent le chantier pendant plusieurs mois. À l'automne, toujours en "attente", Gaensel me rend visite accompagné de deux hommes âgés qu'il présente à Jaroslav Sveceny comme des amis de ses "années boliviennes". Un certain M. Carlos Hermandez, avec un fort accent allemand, le questionne sur le coût potentiel de la production d'un long-métrage de fiction basé sur la vie de Gaensel et me demande d'évaluer ses honoraires pour l'écriture du scénario. Leur ayant simplement avoir suggéré qu'il serait peut-être plus sage d'attendre la conclusion de l'aventure, ils repartent pour ne jamais y revenir.

Gaensel passe une partie de l'hiver en Israël en vacances avec ses trois enfants. Il revint à Stechovice au printemps 1997 avec de nouveaux espoirs. Après qu'une émission de la télévision allemande a diffusé un sujet sur sa chasse au trésor en république Tchèque, trois personnes appellent pour dire qu'ils ont vécu a Stechovice à la fin de la guerre. Une téléspectatrice dit qu'elle avait vu les Allemands recouvrir des caisses de goudron près de la crique de Schlemin, non loin de l'un des terrains loués par Gaensel. L'équipe de Gaensel suit immédiatement cette piste et finit par mettre à jour un four que vraisemblablement les militaires utilisaient pour faire fondre des matériaux non solubles à l'eau. Gaensel supposa que les caisses étaient cachées à proximité et reporte l'ensemble de ses efforts de fouille plus près de la crique. De nouveau il est arrêté, cette fois pour des raisons écologiques. Le site de la digue est sur le terrain de prédilection d'une fleur rare appelée Dent de Chien. Gaensel et ses avocats plaident leur cause jusqu'en février 1998.

Le 4 avril 1998, l'attention du public se détourne soudain de Stechovice pour se diriger vers le village peu connu de St. Katherine situé dans la partie occidentale du pays. Peter Haustein, le Maire de Deutscheburg, une petite localité allemande de l'autre coté de la frontière, a présenté à la presse plusieurs documents datant de la guerre qui révèle la trace d'un voyage de mille cinq cent kilomètres pour acheminer à sa destination finale de St. Katherine le plus grand des trésors historiques russe, la Chambre d'Ambre de St.Petersbourg.

Helmut Gaensel ne perd pas de temps et conclu immédiatement un accord avec le village pour commencer une opération de sauvetage aussi vite que possible. Il partage son temps entre la supervision des travaux d'excavation de Stechovice et l'organisation d'une recherche géologique préliminaire à St. Katherine. Lorsqu'il se promène autour de l'un de ses divers sites de fouilles. Gaensel à maintenant plus l'air d'un homme d'affaire de Floride à la retraite que de l'ancien prisonnier et agent de la police secrète qu'il était. Dans sa poursuite effrénée du trésor, il a certainement été obligé de trahir aussi bien les contacts nazis de Klein que les Services de Renseignement Tchèque. Cela ne s'est pas fait sans qu'il ne se fasse de nombreux ennemis et des rumeurs circulent d'un contrat sur sa tête.


L'INDOMPTABLE JOSEPH MUSZIK

Joseph Muszïk, 55 ans, est un homme sec et nerveux aux cheveux argentés et il a longtemps été considéré comme un outsider de la course aux trésors de Stechovice. Habillé de treillis militaire américain agrémenté d'une bonne dose de bijouterie en or il apparaît de temps à autre sous la rubrique people de la presse populaire. Durant toutes les péripéties de l'affaire, il ne cesse d'affirmer que seul lui, un Tchèque, parviendra à découvrir le trésor.

Au début des années 90, alors qu'il se limite à passer les collines de Stechovice au détecteur de métal, Muszïk explore méthodiquement 240 kilomètres carrés pour essayer de réduire son champ de recherche. Pour commencer il réussit à retrouver une formidable collection d'uniformes allemands, de médailles et d'autres objets datant de la guerre et établit les plans de plusieurs zones qu'il compte explorer.

Malgré de maigres finances et dépendant uniquement d'informations venant des vieux résidents de la région, Muszïk parvient à rassembler une équipe de volontaires dévoués et déploie ses talents de débrouillard pour obtenir les documents confidentiels que le Ministère de l'Intérieur a rassemblé pendant ses recherches officielles des années 7O et 80. Il ne dément pas les rumeurs persistantes d'avoir à un moment travaillé pour le CIS. Il utilise son énergie inépuisable pour voyager dans tout le pays et interroger les survivants du camp de concentration de Stechovice. Sur les informations d'un habitant de la région qui a été le témoin d'une exécution, il met à jour la fosse commune de 40 prisonniers de guerre fusillés après avoir construit un tunnel dans les environs.

Quand la municipalité de Stechovice lui délivre enfin un permis de construire pour qu'il puisse commencer des excavations en 1994, Muszïk et son groupe de volontaires ne voulant pas être pris de court se cotisent pour co-louer au moins quelque un de nombreux emplacements les plus prometteurs.Un an plus tard les finances de Muszïk sont à sec et son camp de Stechovice est briêvement déserté. Il revint cependant quatre mois plus tard, cette fois avec des fonds suffisants investis par un millionnaire Tchèque. À l'heure actuelle, il négocie toujours ses permis d'excavation avec la municipalité de Stechovice.

Jusqu'à présent et en dépit des allures paramilitaire des équipes en présence et malgré la haine intense dont paraît-il se voue Gaensel et Muszïk, chacun d'eux reste civil avec l'autre. "Il ne faut pas sous-estimer Muszïk" dit Gaensel, "Muszïk est déterminé et très intelligent. Il possède de nombreux documents utiles". Chacune des équipes a maintenant soigneusement délimité et protégé son territoire. Aucun empiétement de territoire ni d'interférence mutuelle n'a été rapporté ni de Gaensel ni de Muszïk. En plus de la pression due à une compétition acharnée les deux équipes doivent faire face à la date butoir de la saison d'été. Grèce à son lac Stechovice et ses environs sont une destination de vacance très prisée et les excavations doivent s'arrêter en Juin au début des vacances scolaires et ne peuvent reprendre qu'à l'automne.

Muszïk et Gaensel ne font peut-être qu'imaginer la nature de leurs trouvailles potentielles sans se rendre compte du niveau des enjeux d'un jeu dans lequel de façon consciente ou inconsciente ils se sont empêtrés.


UN RÊVE DE PRODUCTEUR

De retour à Prague, près d'un an après l'expédition des cercueils de Zakupy de 1990, Jaroslav Sveceny rend visite à Madame Bajerlova, l'historienne de l'art du Ministère de la Culture venue le rejoindre à la hâte sur le site au moment de la découverte du catafalque de l'Archi Duchesse italienne Maria Francesca de Toscane. Elle avait à l'époque fait un rapport détaillé de la trouvaille et l'avait fait signer à Sveceny et ses acolytes contre un reçu qui pourrait éventuellement les exonérer de toute responsabilité et qu'ils ne puissent être accusé de détourner les pierres précieuses ou semi-précieuses répandues sur le sol de la crypte. Une clause spéciale de ce rapport stipule que les inventeurs du trésor ont droit à une commission de 10% sur sa valeur en plus des frais de leur expédition. Sveceny est cependant encore plus curieux de savoir ce que sont devenus les cercueils, que nous avions laissés dans la crypte inondée. Madame Bajerlova explique à Sveceny que des changements intervenus au plus haut niveau du Ministère de la Culture et d'un geste las lui montre le rapport sur l'état de l'économie Tchèque posé sur son bureau. Il n'y a pas assez d'argent dans le budget Tchèque même pour la préservation de ses Antiquités historiques les plus et encore moins pour payer les prime cependant garanties par la loi à tout inventeur d'un trésor.

Deux ans plus tard Sveceny reprend contact avec ses collaborateurs et agents secrets. Ils décident de joindre leurs maigres ressources pour reprendre les fouilles au moins sur la base d'un recherche limitée. C'est peut après peu près à la même époque que la chasse au trésor de Stechovice allait commencer.

Durant les huit années suivantes, pour autant que son emploi du temps le permette, Sveceny maintenant définitivement installé à Prague, va creuser des trous, construire des puits, manipuler des détonateurs de mines, faire exploser du Semtex, plonger dans les eaux boueuse d'un lac allemand et beaucoup appris beaucoup sur les mines antipersonnel‚ Tout au long de cette aventure, il rencontre bon nombre de gens, des voyants extralucides aux ministres du gouvernement, des chasseurs de trésors aux agents du contre espionnage, des vieux communistes convaincus aux sorciers africains. Il a la chance qu'une vogue soudaine du tourisme international amène en République Tchèque des milliers de jeunes gens, anciens expatriés comme lui et qui reviennent au pays. Ils ont une bonne dose d'enthousiasme et un goût pour l'aventure. Ils n'hésitent jamais à se porter volontaire et prendre pelle ou pioche pour se joindre à Sveceny dans mes recherches de week-end. Malheureusement, il seront obligés à plusieurs reprises d'abandonner des pistes prometteuses et de quitter un site d'exploration en raison du mauvais temps, de manque de matériel sophistiqué ou tout simplement d'argent. Malgré tous ces obstacles, ils réussissent à mettre en évidence que Stechovice n'est que l'une parmi plusieurs des régions de la République Tchèque dans lesquelles est toujours enfoui ce que les services de renseignements d'au moins cinq pays recherchent depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.

La collaboration de Jaroslav Sveceny avec les deux anciens agents du renseignement Tchèque, Monsieur M.C et Monsieur Z.H, a continué d'être un élément clé de ses découvertes. Leur expérience, leurs connaissances professionnelles lui permettent non seulement de trouver et d'identifier plusieurs sites d'exploration mais aussi d'éviter de prendre des risques en engageant des travaux d'excavation inutiles. Sveceny reçoit l'assistance occasionnelle d'une société d'études géologique Canadienne "Zebra". Leurs équipements en radars et sonars haut de gamme apportent une aide précieuse, notamment pour situer en moins de 24 heures le passage allant au vaste labyrinthe souterrain sous l'église de Zakupy. Sveceny aura en outre un accès direct aux rapports de la police Tchèque sur les recherches qu'elle avait entreprises à l'époque communiste et rassemble tous les films d'archives que des explorateurs Russes et Suédois ont tournés sur le sujet du trésor Nazi. Une découverte importante est attendue en automne 2002. Sveceny et son équipe s'apprêtent à marcher sur les traces de l'expédition du commando des forces armées franco-américaine qui en 1946 avait trouvé les 32 coffres de documents Allemands enfouis dans un bunker près de Stechovice. D'après les rapports de l'USFET, plus de 300 de ces coffres sont toujours cachés dans les environs.