Claude Esnault converse avec ses hôtes, spectateurs de sa dernière œuvre dont la représentation vient de s'achever. Une quinzaine de happy-few échangent entre eux ou avec lui des impressions. Certains suivent son travail depuis longtemps, d'autres le découvrent. Ils viennent souvent de loin jusqu'à cette masure perdue dans la campagne du Perche. Une masure invivable où seul l'artiste entièrement investi dans sa recherche sait obéir à son cheminement intérieur sans tenir compte de l'affaissement de l'habitacle. Dans la meilleure pièce de cette maison il a installé un théâtre véritable, tout équipé. La scène prend deux bons tiers de l'espace, les seize fauteuils du public font face. Le lieu est hanté. Nous verrons bien. Une dizaine de rendez-vous par saison estivale, soit un bouquet de 150 spectateurs environ venus assister cette année à L'Artiste-Roi, adaptation d'un texte de Jean Borreil, écrivain, dramaturge et philosophe catalan disparu en 1992. Un texte en troublante résonance avec le lieu et celui qui l'habite. Lequel habitant commence son action par se revêtir de sa blouse grise d'artisan. Et entreprend de lentement assembler les différents morceaux d'un puzzle géant et mystérieux. D'abord les pièces de bois découpés, sculptés, qu'il réunit pour que chaque objet ainsi formé prenne vie. Objet bientôt placé dans une configuration rêvée, ensemble qui silencieusement clame une prière pour les morts ou les absents, c'est du moins ce qu'il paraît. Toutefois, on ne sait pas. On ne peut pas savoir. Étrange décor se dessinant peu à peu sous les yeux des spectateurs - étrange tableau, faut-il mieux dire ? Tableau en profondeur aussi bien qu'action de mémoire, rituel rendu aux œuvres comme aux êtres. Tout ici résonne d'art et de questions. Claude Esnault a beaucoup lu les auteurs les plus rares comme les plus universellement reconnus, il visite les mots dans leurs accents les plus ténus, avec le besoin d'y trouver quelque chose d'intime qui rejoint le grandiose, pour lui et pour nous. Qui d'autre a présenté à son public - au festival d'Avignon, par exemple, où il fut pendant plusieurs décennies une des figures incontournables du off - des textes de Malcolm de Chazal, André Baillon, Oscar Panizza, Marcel Moreau, Gérard Gourmel, Anna Kavan, Jules Laforgue, Hugo von Hofmannsthal, Jean Reverzy, Virginia Woolf, Paul Nougé, Wiliam Goyen, Stig Dagerman, Jean Ferry, Kurt Tucholsky, Rémy de Gourmont, mais aussi Cervantès, Freud, Nietzsche, Kafka, Shakespeare, Beckett, Sarraute, Benjamin, Ghelderode, Tchekov, etc. Qui ?
Neen Manifesto
Miltos Manetas 2000 Neen c’est toute une génération d'artistes plasticiens encore indéfinie. dont certains appartiennent au monde de l'art contemporain et d'autres sont des créateurs de logiciels, des concepteurs de sites Web ou de jeux vidéo.
L'informatique est au Neen ce que la fantaisie était au surréalisme ou la liberté au communisme. Elle crée son propre contexte, mais peut aussi reproduire des contextes existants. Les fabricants de Neens sont appelés Neenstars et recherchent les produits les plus récents pour étudier comment en faire une dynamique. Ils glorifient les machines, mais ils s'ennuient facilement avec elles. Parfois, ils préfèrent simplement regarder les autres les faire fonctionner. Les Neenstars trouvent leur plaisir dans les actions intermédiaires. Etre Neen c'est savoir perdre du temps sur les différents systèmes d'exploitation.
Les Neenstars adorent copier de la même manière que la ville de Hong Kong multiplie ses bâtiments les plus réussis. Ils font la même chose de façon avec les noms, les vêtements, le style, l'art et l'architecture qui sont aussi importants pour eux. Ils peuvent créer à partir de rien, comme si ce qui a été fait avant eux n’avait pas d’importance.
Neen est très sentimental, mais il ne s'agit pas d’une identité, bien que les Neenstars utilisent parfois leurs identités comme mot de passe afin d'obtenir certains privilèges. Parce que l'identité d'une Neenstar est son état d'esprit, il est libre d'utiliser l'identité d'une autre s'il en a besoin. Mais cela fonctionne aussi à l'envers: une Neenstar peut créer des œuvres d'art pour un autre et c'est la différence majeure entre l'art Neen et l'art contemporain.
Alors que dans l'art contemporain il faut être tout le temps soi-même, le héros qui peaufine son image jusqu'à ce qu’elle devienne le miroir de sa vie, avec Neen, vous devennez l’écran de votre propre image. Une Neenstar projette son moi temporaire qui reste toujours en construction et passe du présent au passé et au futur sans aucunes limites.
Les Neenstars sont des personnages publics. Si la fantaisie a conduit les surréalistes au ridicule et la révolution les communistes à l'échec, il sera curieux d'observer où l'informatique mènera le Neen
GUEULES DE L'EMPLOI
de Jean-Luc Moulène 1986
Pour Jean-Luc Moulène les photos perdues ont une histoire. Il rassemble ici une collection de photos trouvées dans la rue ou dans une corbeille à papier. Abimées, déchirées elles ont été jetées ou perdues. Dans quelles circonstances, pour quelles raisons? Celles qui n'ont pu être identifiées sont intitulées du nom du collectioneur.
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