Gilles Ulrich n’était pas le genre d’ami ami que j’avais à Neuilly ou ce que je connaissais de Janson-de-Sailly. Gillou comme on l’appelait, était le fils d’une dynastie de camelots des grands boulevards. Son père était le genre de bonhomme barbu et ventru qui pouvait avec un baratin intarissable, vendre n’importe quoi sur trottoirs, épluche patate miracle ou énorme seringue en plastique pour faire une mayonnaise en rien de temps. Il manquait pas d’habilité pour exécuter devant une foule de badauds captivée, des plats magnifiquemet décorés à la mayonnaise, ou démontrer comment on est plus chez les patates à toute vitesse. D’ailleurs leur raison sociale officielle était démonstrateur de produits. Cette amitié improbable avec me permis de pénétrer le monde des gens du voyage et de leur richesse de cœur mais pas que.
Gillou était un petit homme au geste rapide qui faisait très attention à sa tenue est à la coupe de ses cheveux noir noir comme une aile de crbeau. Beaucoup plus mature que moi, à quatorze ans ils avait une fiancée avec qui il couchait régulièrement. Il était fan de Michel Sardou et avait des idées de droite et détestait les arabes à une époque où le racisme ordinaire était courant. Je n’ai réalisé cela que plus tard mais à l’époque son verbe coloré de mots d’argot et de formules paillardes était nouveaux pou moi eume plaisait. Ils habitait un petit appartement au rez de chaussée rue du Petit Musk dans le Marais près de la Bastille. C’était une famille de gitans sédentaires qui vivait et travaillait en groupe avec une autre couple plus jeune et Germain, un homme agé et silencieux qui servait de d’homme à tout faire.
C’est en allant sur les marchés avec eux que j’ai vu l’envers du décor du métier des camelots des grands boulevards. Comment pour que le épluche patate miracle fonctionne à tous les coups Germain devait calibrer les pommes de terre par avance. J’appris l’art de la postiches et le role des barons. Faire la postiche sur les grands boulevards c’est montrr une pièce de théâtre avec des comparses qui se mêlent public, andis que le venfeur commence sa démonstration avec une voix de stentor pour attirer ce qu’il appelle la trèpe. Une fois la trèpe hypnotisée par la postiches du démonstrateur les barons étaient les premiers à acheter et les autres suivaient comme des moutons.
Malgré sa petite taille Gillou n’était pas le genre à se laisser faire il pouvait déclencher une bagarre à tout moment pour un oui ou pour un non. C’est que depuis longtemps il faisait du karaté et un jour il m’amène au dojo de Maitre Cocatre .. Avec son kimono noir, son look de chat maigre, et une grande mèche de cheveux noirs en travers du visage était impressionnant. Il enseignait le karaté Shokokai qui était un karaté de combat contrairement au karaté de kata du Shokodan. C’était un ancien légionnaire et il prenait des libertés avec la tradition orthodoxe du Shokokai. Les coups de poings envoyés sans bouger les épaules n’était pas assez puissants pour lui et il préférait utiliser la torsion du tronc comme dans la boxe anglaise tout en gardant les techniques du karaté de fermeture des points avec le pouce à l’intérieur et les épaules basses.
Le dojo était immense avec un tatami de 300 m² et les élèves n’était pas des puristes ai pris deux sagesses orientale. Il n’y avait de vrais durs, limite mauvais garçons, et des athlètes de haut niveau comme Valera, un colosse qui fut champion du met une légende du karaté. Après les séances on allait souvent prendre un verre au café du coin qui était parfois animé tard le soir avec un spectacle de magie. C’est là que j’entendais dire que dans une bagarre le karaté ne sert pas à grand chose il vaut mieux attendre que le gars se retourne et lui casser une bouteille sur la tête. Pour le petit bourgeois que élevé dans du coton que j’étais le karaté m’a beaucoup aidé être plus sûr de moi et notamment avec les filles.