Ce qui était encore l’URSS commençait timidement à s’ouvrir aux étrangers sous l’impulsion de Corbatchev le nouveau maitre du Kremlin . Avec le photographe Yves Gellie nous étions à la recherche d’un sujet de reportage comme celui de retrouver le cerveau de Lénine qui aurait été conservé dans le formol quelque part dans un laboratoire dont l’emplacement était bien sur secret comme toute information de l’époque soviétique. Un autre de mes projets étaient de trouver des informations pour filmer les Tigres de l’Amour. Pour cela, mon meilleur contact était Nikolaï Drozdov qui animait le programme de télévision « Les télévoyageurs » diffuser sur l’unique chaîne de télévision nationale soviétique éu cent cinquante millions de téléspectateurs. C’était un programme très populaire, et Nicholas était une vraie vedette dans tout le pays. Nous avions rendez-vous dans un débit à vodka des quartiers pauvres de Moscou. Les murs de faïence blanche et l’éclairage au néon qui lui donnait l’allure d’un dispensaire médical. La plupart des clients se tenaient debout au comptoir ou la vodka était servie au gramme dans des verres de cuisine. L’émission avait visité les provinces les plus reculées de l’immense territoire de la Sibérie au Turkmenistan.

Nicolas avait amené Evgueni son compagnon de voyage et caméraman qui était un homme imposant aux mains comme des battoirs dont on ressentait la rudesse et l’expérience.Evgueni avait parcouru toute la Sibérie des territoires gelées des Nenets du nord au déserts du Turménistan. Il nous parla des zones blanches des plateaux à l’est du lac Baikal qui sont aujourd’hui encore des territoires inexploré et la connu des autorités. Bien sur il y a des cartes et de photo satellites mais ces territoires sont si vaste, si reculés et ont si peu d’importance économique ou stratégique qu’aucune expédition scientifique n’y a été envoyé. Evgeny lors de ses voyages pour l’émission de Drozdov Evgeny avait été dans certains de ces territoire où se racontait des histoires de Yéti et de Shamans et avait trouvé des momies dans des puits taillés dans la roche et très profond. Il pensait être sur la piste du Golden Baba. Ce serait une statue en or massif des Turcs Célestes qui ont islamisé le Turkménistan et le Kazakhstan. Elle avait été offerte par la reine d’Egypte aux califes Elterich, Qapghan et Bilgâ (680-734) et avait disparue suite à un complot des Shamans qui redoutaient son pouvoir maléfique.

Alors que je me renseignais sur les tigres qui se trouvent près du fleuve Amour dans la région de Vlasivostok, j’entendis parler d’une tradition sibérienne, extraordinaire, la capture du plus grand et du plus puissant des carnassier de la terre, le tigre de l’Amour. En 1902 l’explorateur Arseniev notait que parmi les paysans il y en a certain qui attrapent des tigres vivants à la mains et les ligotent avec des cordes. Des dynasties de chasseurs tels les frères Trofinov, les Kalougines et les Reoutov qui ont perpétué et perfectionné cette tradition de la capture à la main du plus grand des félin. Les frères Kozine attrapèrent 21 tigres. Bogatchev captura dans sa vie 36 tigres. Entre les familles de chasseurs c’était aussi une question d’honneur et une compétition qui mettait en jeu le prestige du village. Pour la capture l’age de l’animal est important. Les tigres vivent en famille. Il y a en général deux femelles pour un seul m?¢le mais les bêtes du même sexe évitent tout contact. La femelle tigre met bas 1 à 5 bébés tous les trois ans. Les mâles sont plus grand que les femelles mais ces données sont variables, car les tigres ont une durée de vie de 30 à 50 ans et grandissent toute leur vie. Une jeune femelle tigre qui vient de mettre bas pèse environ 150 kilos. Viktor Jivotchenko un biologiste qui a passé plus de 20 ans dans la réserve de Lazov pour étudier les tigres à vu dans la nature des tigres adultes de 5 mètres de long et de 300 kilos.