Je venais de laisser en plan à Oakland Overland notre groupe de rock psychédélique bégayant chez les nalieusards de Oakland qui rêvaient des pop stars et je respirais mieux à regarder les vagues de la falaise de Pleasure Point à Santa Cruz. Les filles à la Harbour house étaient rares et c’était soit les régulières des surfeurs ou seulement de passage après la plage. J’avais rencontré Amy qui était une belle fille aux longs cheveux naturellement bouclés et qui sentait la framboise. Santa Cruz est divisée en deux parties, au sud du port la ville des surfer avec le plages et les bar restaurants cool comme le Catalyst et de l’autre coté la ville de bikers avec la promenade du boardwalk et l’immense jetée en bois avec sa fête foraine permanente. C’est là que se réunissaient les clubs de moto comme le Hell Angels basés à cent miles plus au nord dans la ville des moteurs de Santa Rosa. Les grand jours il y avait deux ou trois cent Harley alignés sur le boulevard qui longeait les planches.
J’avais déjà couché avec Amy et passé la nuit chez elle sur son lit a eau pas très confortable. Elle était étudiante branchée santé et fitness et plus cultivée que la plupart des filles qui s’aventuraient parfois à la Harbour House. Ce soir là, je lui vers une heure du matin après plusieurs bières et un peu d’herbe je lui téléphonais pour savoir si je pouvais passer. Elle avait dit oui et il fallait traverser toute la ville pour me rendre de l’autre coté du boardwalk ou elle habitait. Il y avait une Volkwagen orange toute neuve garée depuis deux ou trois semaines dans l’allée de la Harbour house. Les clés étaient sur le contact et on avait tous fait un tour. Elle ne démarrais pas et je vis que la delco avait été enlevé. J’en trouvait un sur une autre coccinelle dans la rue et partait rejoindre ma belle. Alors que je traversais une zone ou s’entre croisaient des routes désertes je vis pas un stop en accélérant brutalement. La sirène d’une voiture de police retentit. Je m’arrêtais tétanisé; « Sortez de votre véhicule » me dit le haut parleur. A l’arrêt dans la nuit silencieuse je vis le policier qui me tenait en joue avec un énorme revolver qui et me dit de sortir de la voiture lentement et les mains en l’air. A peine dehors les policiers me mettent les menottes derrière le dos. Comme je leur demande ce que j’ai fait il lache « Grand Theft Auto » . Je ne comprenais pas le terme et demandais à nouveau ce que j’avais fait « la voiture est déclarée volée ».
Je passais le reste de la nuit seul dans l’étroite cellule du poste de police et le lendemain envoyé à la County Jail qui est la maison d’arrêt préventive avant de passer devant un juge. le Tank comme il l’appelle est composé de plusieurs grandes cellules elles mêmes divisées en une sorte de petites cages à barreaux qui se fermaient avec une grille commune pour la nuit. On était deux par cellule avec juste la place pour deux lits superposés. Mon compagnon de cellule était un minuscule petit chicano noiraud avec l’implantation des cheveux juste au dessus des sourcils et le visage grêlé. Il me dit qu’on l’appelait Lobo et qu’il était ici pour homicide. « Enfin c’est ce qu’ils disent ». Le reste de mes congénères étaient pour la plupart d’énormes gars aux tatouages pas rassurants. Pour s’amuser il faisait tourner un petit gars à cloche pied autour de la table de fer fixé au centre du tank. A chaque passage chacun lui donnait un grand coup de pied aux fesses. C’était un baltringue qui avait raconté qu’il était un biker mais avait été incapable d’expliquer comment déposer un moteur Bison. Je me déclarais surfeur et un énorme gars qui jouait avec des brosses à dent fondues, probablement pour montrer qu’il pouvait fabriquer un chive. Il était aussi surfeur et me montra ses cicatrices sur des mollets qu’il se s’était fait sur le corail des surf spot de Hawaï.
L’après-midi un téléphone à pièces était mis à disposition des détenus à travers les barreaux du tank mais je n’avais pas de pièce. Je trouvais pourtant une pièce de dix cent dans mon verre en carton et le gros surfeur me fit signe que c’était à lui qui l’avait mise. J’appelais Georges qui me dit qu’il allait s’en occuper. Le deuxième jour après une soirée à jouer au poker avant la fermeture de la herse des cellules individuelles je désespérais d’avoir des nouvelles quand dans l’après-midi un garde vint me chercher. Mon étonnement fut grand quand je vis que c’était Mike Vaz, mon copain surfeur rencontré à Biarritz qui avait payé ma caution pour me faire sortir. Il me dit que tous les gars de la Harbour House avaient contribué pour rassembler les deux cent dollars du bail bond mais que c’était lui qui s’était porté garant étant le seul à avoir un job fixe à la conserverie.
Pendant deux semaines je fais la navette en stop entre San Francisco et Santa Cruz pour préparer mon procès, comme de trouver des témoins pour dire que la voiture état garée dans l’allée de la Harbour House depuis des semaines. Je déduirai plus tard que c’était sûrement un coup d’assurance de Findlay avec le propriétaire de la VW qui viendra l’air penaud au procès. Georges faisait des cartes de vœux et des brochures pour Michael Stepanian qui était un grand bonhomme frisés avec des moustaches créateur de la société de d’avocat qui portait son nom et qui travaillait notamment pour le candidat à l’élection présidentielle, le gouverneur Georges McGovern. Il s’était fait un nom à San Francisco avec un livre sur comment gagner un procès pour une accusation de fumer de la marijuana. Je l’ai rencontré et lui expliquer avec véhémence que je n’étais pas un criminel, que j’avais pas voulu voler la voiture mais que c’était simplement pour aller voir une fille de l’autre côté de la ville et que ce soir là j’étais un peu bourré… et que je n’étais pas un criminel dis-je à nouveau. ;
«Relax» me dit-il avec force alors que je m’excitais en exagérant ma connivence de fumeur de cannabis et lui dit que bien sûr j’aurais pu ramener des kilos de hash du Maroc mais mais pas voler une voiture car je n’aurais pas su quoi en faire. «Relax » me hurla-t-I’ll à nouveau avec humour. Mes contacts avec la hip sociéty de San Francisco avaient payé mais c’était les surfeurs qui avait agi pour me sortir de là sinon je n’aurais jamais pu me défendre. L’officier de parole me dit que quelqu’un avait parlé pour moi et que mon accusation de grand-theft-auto avait été re-qualifiée en Joy riding. Littéralement la joie de conduire, notamment réservé aux ados qui empruntent la voiture des parents sans permission. Avec le grand larcin auto j’écopai de la felony et un an de dur. C’était deux cents euros d’amende ou deux jours de prison. Comme je n’avais pas d’argent j’allais passer la nuit du samedi soir dans un grand dortoir désert d’une ferme à côté de la ville. Au matin on me fit laver une voiture de police sur la plaque d’immatriculation avait été tagué un signe de paix que le flic qualifia goguenard de «signe des hippies trouillards”
Il n’était plus question de rejoindre Overland Barbwires et J’allais échanger ma belle Fender Jazz dans une grande boutique de musique de Berkeley.. J’ai un bon deal car je demandais 150 $ en plus d’une guitare acoustique. C’était une grande caisse qui sonnait fort construite par Herb Favilla un vieux luthier de NewYork. Je me mis à la guitare en essayant d’imiter Mike Whilhelm le meilleur finger picker des Charlatans dont Jerry Garcia des GreatfulDead disait qu’il aimerait bien jouer comme lui.