J’ai rencontré Georges Hunter à Londres par le biais d’une fille qui vendait des allés retour pour Los Angeles pour mille francs. On avait eu rendez-vous pour les billets dans l’appartement de Graham Hill le coureur automobile. Dans l’avion je l’avais revu au réveil en arrivant à Los Angeles car j’avais avalé des cachets pour dormir. Il me restait une minuscule ligne de coke que j’amenais de Paris et avec laquelle je ne comptais pas passer la douane Américaine. Georges avait toujours un grand sourire sous sa petite moustache qui exhibait une incisive manquante qui était sa fierté. Un peu comme Neuman du magazine Mad. C’est d’ailleurs un de ses amis Allan Rose qui avait créé le magazine. Il travaillait pour Globe Propaganda l’agence de graphisme de Georges dont le slogan disait « mensonges éhontés et grosse propagande ». Georges avait été qualifié de premier des hippy dans un article de Rolling Stone magazine. Avec le groupe les Charlatans ils avait été l’un des premiers à faire du rock psychédélique. C’était le passage de l’époque des Beatniks à celle des Hippies. Le mouvement rock de la cote ouest avec des groupes comme les Quicksilver Messenger Service, les Grateful Dead et la Holding Company de Janis Joplin. Georges faisait le design des pochettes de disques et des tickets de concert pour Bill Graham le célèbre promoteur de concert de San Francisco.
Avec la Dodge Charger que j’avais loué me donnait un sensation de puissance avec son moteur V8 de cinq litres. A l’intérieur pourtant il n’y avait pas tant de place avec les sacs à dos des filles et le chien. A los Angeles avant de partir j’avais convaicu Isabelle de faire un coup de traveller checks. C’était un truc que m’avais appris Jean-Marc Landau qui avait été à Hawaï et m’avais mis ces idées de pirate des temps modernes en tête alors que j’étais encore étudiant. Cela consistait à les déclarer volés et se faire rembourser puis les utiliser en pays lointain. J’avais une fois dans une banque en Belgique passé des travellers déclarés volés la peur au ventre car je n’avais rien d’un criminel dans mais je trouvait cela romanesque. Parti en fin d’après-midi de L.A avec la Dodge nous roulons toute la nuit pour nous retrouver au petit matin sur un terrain vague arride et désert au milieu de nulle part. ll y avait un espèce de motel avec des cabine en bois et je pu me reposer nu sur un ban de bois avec la chaleur qui montait dès le matin. A peine deux heures plus tard les filles entraient dans ma cahute pour me dire que je n’étais pas sexy et qu’il fallait qu’on roule. Finalement nous arrivons à Mazatlan le soir du deuxième jour du voyage.
C’est dans les bureaux de Globe Propaganda à Judas street à San-Francisco que j’avais rencontré Isabelle une étudiante en droit française en vacances que Georges avait dragué je ne sais où. Elle voyageait avec une canadienne Eva et son gros chien vaguement husky noir et blanc. Les amenaient à Santa-Cruz pour leur faire rencontrer les surfeurs de la Harbour House. L’allure de top model d’Eva et la classe bcbg d’Isabelle les ont impressionnés. Elles voulaient aller plus au sud et je leur proposait de faire un coup de traveller checks et de partir au mexique. C’est à dire déclarer les travellers perdus pour se les faire rembourser et pour ma part je louerai une voiture pour aller au Mexique. A cette époque il n’y avait ni ordinateur ni carte de crédit et on pouvait louer une voiture avec une caution de cinquante dollars et un passeport et pas besoin de la rendre. Je l’avais déjà fait deux fois à Los Angeles ou j’avais passé le premier mois de mon arrivé aux USA. C’est une de ces voitures une Javelin jaune que j’avais conduit jusqu’à Santa Cruz pour rendre visite à Mike et Johnny que j’avais rencontré l’été dernier à Biarritz. Ils étaient descendu en mobylette et sur le chemin du retour fin aout je les avaient hébergés chez mes parents en vacances.
Mazatlan était déjà un de haut lieu du tourisme et la plage s’étendait sur des kilomètres le long d’un muret en ciment. La nuit était tombé et nous nous baignons avec ravissement dans l’eau chaude de l’ocean pacifique. Un petit mexicain nous aborde pour nous vendre un bouteille de mescal avec son gros ver au fond qui est d’après lui la vraie boisson du cru . Déjà bien éméchée Isabelle se pâme allongée dans lqualques centimètres d’eau du bord de plage en disant « on dit que c’est le paradis ici ». Nous rejoignons des jeunes jeunes gens américains qui font un feu de camp et l’alcool aidant je finit par baiser sur la plage une étudiante californienne dont je ne connais pas le nom avant de m’endormir sur la plage. A matin la plage s’anime avec des surfeurs alors que les locaux restent sur le muret à l’affût d’un opportunité. Un des américain à l’allure de frat-boy me demande s’il peut emprunter ma voiture pour aller chercher sa planche de surf à l’aéroport. Il y a tout pour vivre sur la plage avec les vendeurs de tacos ambulants st j’oubli le temps jusqu’au moment ou j’ai besoin de quelque chose dans la voiture. La voiture à disparu et le crétin qui est revenu avec sa planche me dis qu’il a mis les clés derrière la calandre. Il y avait tout dans la voiture. Les sacs des filles, nos papiers et les fameux traveller checks que j’avais mis sou le tapis de sol. Au moins ils auront été vraiment volés. Je b’ai plus sur moi qu’un short Hang Ten rouge et une paire de sandales typiques du Mexique achetés plus tôt sur le chemin. La fille de l’autre nuit s’appelle Tricia et me donne un pantalon beige en velours qui me va et le surfeur crétin un T-shirt. Les filles se sont renseignés et parlent d’un train qui pourra les ramener en Californie en trois jour. En ce temps là les services d’immigration n’étaient pas sur les dents et elle trouveraient bien un moyen de passer la frontière même sans papiers. Tricia me dit d’aller voir sa soeur qui fait des études dans une université bilingue près de Mexico City. Je décide de pousser l’aventure et d’y aller pour demander un passeport au consulat. Pour cela je dois faire plus de mille kilomètres sans le sou dans un pays que je ne connais pas. Je serai le Hobo du Mexique.